Feuilles d'automne : le texte de la poésie
Va-t-on songer à l'automne
A l'aquilon détesté
Quand la lumière environne
La vie et le fier été !
De l'arbre au profond feuillage
Des parterres du jardin
La brise tire un langage
D'allégresse et de dédain.
Vous qui passez sur la route
Saouls de la sève des bois,
Chantez ! Riez ! Moi j'écoute
En secret une autre voix :
Qui soupire de la sorte ?
O mon âme, n'est-ce pas
Une branche déjà morte
Qui vient de parler tout bas.
Jean Moréas